Tout pour la France by Sarkozy Nicolas

Tout pour la France by Sarkozy Nicolas

Auteur:Sarkozy,Nicolas [Sarkozy,Nicolas]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Politique
Éditeur: Plon
Publié: 2016-08-23T22:00:00+00:00


IV - Le défi de l’autorité

L’autorité ! Le mot claque. Il est de ceux qui déclenchent les polémiques les plus immédiates et les plus passionnées. Dans la foulée de l’idéologie dominante de 1968, il était même devenu illégitime. Faire preuve d’autorité était synonyme de brutalité, de refus des règles démocratiques, de dérive fasciste ou de comportements dictatoriaux... On pourrait illustrer à l’infini les qualificatifs caricaturaux accolés régulièrement à ce mot. Petit à petit, une partie de la société se laissa convaincre que la pagaille, le laisser-aller et le laisser-faire, l’autogestion, les forums de discussion où chacun pouvait exprimer son opinion sans qu’aucune conclusion en sorte jamais étaient préférables à la discipline, à l’organisation, à la hiérarchie, à la nécessité vitale pour toute collectivité d’avoir à sa tête un animateur, un décideur, un dirigeant capable de proposer une vision, d’entraîner, de convaincre. Par la suite furent contestés avec la même énergie les notes, les classements, les récompenses individualisées, les bourses au mérite. L’Éducation nationale fut la première à être atteinte par la contestation généralisée de toute forme d’autorité. Cette évolution destructrice fit des dégâts considérables dans tous les compartiments de la société, y compris dans les familles. Éduquer n’a jamais été facile mais devient réellement impossible quand même les parents se trouvent objets de contestations systématiques et de principe. On a ainsi vu fleurir de nouveaux concepts comme « il est interdit d’interdire », jusqu’à la ministre de l’Éducation nationale qui justifia la suppression des bourses au mérite, que j’avais créées, par le souci étrange de ne pas complexer les élèves sans mérite... On rirait aux éclats si tout cela n’était pas si grave. Car cette contestation généralisée de l’autorité a conduit à des dérives infiniment plus préoccupantes.

Ainsi le débat médiatique met trop souvent sur le même plan le policier qui interpelle un délinquant et ce dernier. Les forces de l’ordre doivent continuellement se justifier de ne pas avoir commis un délit de faciès, de ne pas avoir manqué de respect ou de ne pas avoir abusé de leur force, comme s’il existait pour eux une présomption de culpabilité. Loin de moi l’idée d’autoriser policiers et gendarmes à outrepasser leurs droits. Ils ont des obligations que, ministre de l’Intérieur durant quatre années, j’ai toujours fait respecter avec une grande rigueur, mais, inversement, le présupposé de leurs « prétendues dérives » est insupportable surtout lorsque l’on sait que chaque année 5 % d’entre eux sont blessés en mission ! Il s’est même créé un collectif ayant pignon sur rue, organisant des manifestations et se dénommant « Urgence, notre police assassine ! ». Cela n’a guère gêné le gouvernement qui aujourd’hui encore n’a pas jugé utile de déposer plainte contre ce qui n’est pourtant rien de moins qu’une insulte à l’endroit des forces de l’ordre républicain. Chaque jour se multiplient les exemples de perte complète de l’autorité de l’État dans notre pays.

Chacun se demande où cela finira par nous conduire. Jusqu’où le pays va-t-il sombrer ? Il y a comme un sentiment de chaos où tout finalement semble possible mais pour le pire, jamais pour le meilleur.



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